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  • Photo du rédacteurLucas Laberenne

Chronique Ciné : “Soul”

Dernière mise à jour : 17 sept. 2021


“Soul” : un film qui remue l’âme


Après Monstres et Cie (2001), La-haut (2009) ou encore Vice-Versa (2015), le réalisateur Pete Docter revient avec Soul, un film d’animation Pixar, ambitieux et coloré. Ce titre sorti en décembre 2020 dans nos salles, n’avance pas moins que le maigre qualificatif de « meilleur film de l’année 2020 » pour certains. Il est vrai que rarement le studio n’avait plongé aussi loin dans ses thèmes. Vrai également que l’équipe d’animation et de création ne s’est imposée aucune limite pour incarner son histoire. Mais cette qualification en est-elle pour autant justifiée ? Que se cache-t-il précisément derrière ces 101 minutes ? Je rembobine, et vous livre ma réponse !

Soul, c’est l’histoire de Joe Gardner grand passionné de Jazz. Professeur de musique dans un collège New-yorkais, l’homme ne vit que pour et par sa musique et a bien du mal à s’épanouir en tant que simple enseignant. Chance pour lui, un soir, il va avoir l’opportunité de réaliser son rêve, enfin vivre pleinement de cette passion, en devenant musicien pour un célèbre club de la ville. Malheureusement, ce dernier s’envole dès lors qu’il se retrouve propulsé par mésaventure dans le Grand Avant, un endroit hors du temps et de l’espace, où les nouvelles âmes acquièrent leur personnalité avant d’être envoyées sur Terre. Bien décidé à affronter la mort pour retrouver la vie, Joe se retrouve alors contraint de devenir le mentor de 22, une âme égarée à contre-sens de son monde, ne comprenant pas l’intérêt d’être réincarnée. Ce duo atypique va alors obtenir au fil de son aventure, des réponses aux questions les plus importantes…


Un film multi-cible

Sa plus grande qualité pour certains, son plus grand défaut pour d’autres, Soul se révèle être un film aux nombreux thèmes qui vont jusqu’à s’éloigner du public initial. En effet, la mortalité, l’existence, la réussite, le bonheur, l’épanouissement, la conscience, tout y passe ! Par l’intermédiaire de ce « Grand Avant », par les différents passages du monde symbolique à celui du réel, le film réussit avec panache à aborder un grand pan de la philosophie et de la société actuelle. Ces lectures seront invisibles pour l’enfant, mais bouleverseront une lecture adulte voire adolescente, qui s’y reconnaîtra forcément à un moment. Mais alors qu’en dire ? Soul est un film d’animation qui ne viserait pas l’enfant, sans aucune joie ? Eh bien, pas tout à fait. Car il se pare de deux autres grandes qualités, une belle justesse de réalisation, et d’une technique innovante.


Un chat mignon, des lois universelles en 2D

Car oui, si ce dessin animé creuse les méninges des plus grands, il s’est aussi ravir les yeux et les oreilles de tous les âges. Incarnation folle en chat, animation et dessin apaisants, jeux d’intonation et de couleurs, bande originale transportante, l’œuvre dégage une grande poésie et possède un caractère apaisant évident. L’animation est ingénieuse, riche, excellant dans les changements de graphiques et de mouvements. Les personnages représentants les lois de l’univers sont d’un D2 cartoon, ceux du monde réel vivent par une imagerie 3D excellente, nous rappelant les protagonistes de La Haut. Les décors de ce « Grand Avant » n’ont pas de limite, ceux de New York arborent une robe automnale chaleureuse. L’équipe de création sonore et d’imagerie s’en est donnée à cœur joie, et ce, pour le plus grand plaisir de son public.


Du coté des bémols, on notera tout de même le choix de l’exclusivité Disney+. Certes, cette décision résulte probablement d’une crainte de pertes face à la pandémie, mais il est évident de dire que Soul avait été pensé pour le grand écran. Il est alors parfois dur de s’évader pleinement aux confins de notre création depuis une tablette ou un ordinateur. Enfin, dur de dire s’il s’agit réellement d’un bémol, mais la grande richesse de ce film ne s’accorde pas parfaitement avec sa vitesse. L’histoire cavale si vite, que le public n’a parfois pas le temps de pleinement tout contempler. Le replay ne sera donc pas de refus pour tout apprécier.


Que retenir ?

Alors non, Soul ne sera pas le Pixar le plus enfantin, certains y trouveront même un manque de légèreté, mais il sera l’œuvre d’une famille. À la manière du Petit Prince de Saint Exupéy (1943), cette réalisation poétique se regardera et se comprendra différemment à chaque étape de vie de son spectateur. Soul est un film touchant, malicieux, honnête et arborant une très belle esthétique. Son aventure est celle de l’adulte comme de l’enfant. Pete Docter a visé juste en s’affranchissant du choix de la cible unique et en laissant libre cours à la créativité ses équipes. Dans ce voyage, Joe Gardner et 22 nous ramènent à l’essentiel et nous guident vers une introspection déroutante, nous rappelant que l’essentiel est tout près, que l’âme de chacun s'épanouit dès l’instant qu’une passion l’anime…


Bande-annonce :



Laberenne Lucas

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