Créer une communication unique, apaiser, comprendre : telles sont certaines des possibilités de la musicothérapie. Analyse de cette pratique encore peu connue et reconnue.
Dans notre quotidien, les notes ne sont jamais loin. Dans la grande partition qu’est notre vie, leurs bienfaits sont souvent insoupçonnés. En effet, utilisée comme remède, la musique soigne de nombreux maux. « La musicothérapie c’est pouvoir établir une communication unique. Nous sommes tous et toutes des être de musique, elle est là, dès l’origine de la vie », explique Alice Berthomieu musicothérapeute en pédo-psychiatrie.
Établir une connexion
Handicap, détresse, anxiété, la musicothérapie vient en aide à des nombreux cas. Il existe deux méthodes : active et réceptive. Ainsi, via le touché, l’expérimentation, et l’échange avec son thérapeute, le patient va établir au fil des séances une nouvelle relation avec la musique. Il va découvrir, ou redécouvrir les instruments et les sons. Pour certains, cela va permettre d’échanger sans parler, pour d’autres encore, cela peut stimuler une mémoire endommagée. Le but est de mieux se comprendre pour se soigner. On peut résumer la méthode en déclarant que la musique est un langage. Tout ce qui est entendu ou joué possède une signification.
Et sur le corps ?
La méthode repose sur deux piliers : la musique, et l’histoire du patient. Les effets sur le corps sont alors circulatoires. Le tempo de la musique influence notre physiologie et va agir sur nos émotions. La respiration va s’accélérer, tout comme la pression artérielle et notre rythme cardiaque. Enfin, ce sont neurones, hippocampe et amygdale qui sont stimulés.
Pour quel statut ?
C’est en que 1954, Jacques Jost déclare que la musique peut soigner. Durant 18 années, il effectue tests et études pour évaluer l'influence de la musique sur les comportements. 20 ans plus tard aura lieu le premier congrès mondial sur la musicothérapie et ses effets.
Pourtant, en 2020, la profession n’est pas considéré comme un métier à part entière. Les musicothérapeute ne peuvent agir que sur indications. Ce sont les psys qui les recommandent à leurs clients, ou bien les EHPAD qui font appel à eux. Ils leurs faut donc un réseau professionnel important afin ne pas s’effacer entièrement. Pour ne rien arranger, ce sont seulement trois séances par an qui sont remboursées par la sécurité sociale. La thérapeute interviewée, confie que, même en diminuant les tarifs, les familles des patients sont toujours en détresse. La Fédération lutte donc activement pour l’obtention d’un statut auprès de l’Etat.
Un métier, quelles études ?
Pour exercer, il est nécessaire d’avoir l’un des diplômes ou certifications délivrés par les centres agréés (Fédération Française de Musicothérapie / FFM). Les cinq centres reconnus par la fédération sont l'université de Montpellier Paul-Véry, l'université de Nantes,de Paris-Descartes, de Bourgogne et enfin de Bordeaux.
Mais aujourd’hui, le métier est peu répandu. Les ateliers musicaux sont plus fréquents et se font parfois passer pour de la musicothérapie. Même si bénéfiques, ils n’ont rien avoir avec elle, tant sur la démarche que sur la formation. Un flou s’installe alors auprès du public, noyant encore plus la profession. L’avenir de cette dernière, parait donc reposer sur un profond besoin de reconnaissances et de moyens.
En vidéo
Article musicothérapie : les coulisses
Ecrivant en rubrique culture pour le projet presse orange de cette année, j’ai eu l’idée de prendre le sujet de la musique. Notre magasine de solution étant orienté sur le progrès et l’avenir, l’angle de la musicothérapie a vite été choisis. La musique, très influente, possède en effet ses solutions à la maladie.
Avec Louane Jean, nous sommes partis en reportage à Toulouse à la rencontre de Alice Berthomieu, musicothérapeute en pédopsychiatrie. Nous entrons dans une petite rue méconnue en face d’un bureau de poste. A l’intérieur, l’ambiance est calme et des instruments sont disposés sur une petite table. L’atmosphère est chaleureuse pour l’accueil des enfants.
Cela aura été une expérience unique que de comprendre la musicothérapie auprès d’une personne qui la pratique depuis tant d’années. J’en ai compris les rouages et le fonctionnement. Par le vécu d’une part, j'ai été captivé par chacun des témoignage, par chaque anecdotes, qui ne faisaient que rendre cette médecine plus attrayante. Enfin par la lecture de son livre "La musicothérapie en acte". L'univers est bien moins flou pour moi désormais.
C’est une méthode qui manque terriblement de reconnaissance et de médiatisation. La musique soigne. Les patients et les recherches en attestent. Pourtant, le milieu est en crise et il nécessite selon moi des aides et une développement plus important.
Cet article aura éveiller chez moi la curiosité en ce qui concerne la psyché humaine et mon rapport à la musique. Le cerveau nous réserve encore bien des secrets.
Revue de presse
Je remercie donc Alice pour avoir accepté une interview, Louane pour la fusion de nos écritures et le projet presse orange pour m'avoir permis de me tourner vers ce sujet.
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